La fin de la mondialisation et un éventuel partage du monde en deux blocs, dominés par la Chine et les États-Unis, auraient des conséquences fatales pour l’Allemagne. Ce constat provient d’une étude publiée en janvier par l’institut de recherche et de conseil Prognos pour le compte de l’association économique bavaroise (vbw).
Si les conflits commerciaux entre les États-Unis et la Chine devaient déboucher sur une confrontation durable, l’économie allemande perdrait une grande partie de ses exportations. Selon les estimations de Prognos, si l’Europe se ralliait à un bloc dominé par les États-Unis, elle perdrait 22 % de ses exportations et 30 % de ses importations. Au contraire, un rapprochement avec la Chine ou une plus grande distance vis-à-vis des États-Unis engendrerait une diminution des exportations européennes de 18 %. Enfin, si l’Union européenne devait se positionner en tant que force autonome entre la Chine et les États-Unis, cela lui coûterait toujours 12 % de ses exportations.
« Une démondialisation serait fatale pour notre économie », résume Michael Böhmer, l’auteur de l’étude. Siegfried Russwurm, président de l’association nationale de l’industrie allemande, met en garde sur un éloignement durable entre les États-Unis et l’Europe. Il est impossible d’instaurer une distance égale entre les États-Unis et la Chine. Les Européens sont historiquement et culturellement beaucoup plus proches des États-Unis que de la Chine. M. Russwurm se déclare en faveur d’une UE forte afin de pouvoir imposer les intérêts de l’Europe. « Nous serions bien avisés de faire de la publicité pour l’Europe.Chaque pays de l’UE, même la puissante Allemagne, est un nain par rapport aux deux grands antipodes que sont les États-Unis et la Chine », conclut-il.
Informations complémentaires : www.vbw-bayern.de et www.prognos.com
Auteur : Jitka MENCL-GOUDIER
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