Quel est l’impact de la crise actuelle du coronavirus sur le marché immobilier en Allemagne et en France ? Quels seront les biens immobiliers les plus recherchés à l’avenir ?
Allemagne : les biens immobiliers résidentiels et logistiques résistent le mieux à cette crise
En raison de la baisse de la demande sur le marché immobilier, l’institut de recherche et de conseil Empirica prédit un recul des prix en Allemagne de 10 à 25 %. Toutefois, les experts estiment qu’il pourrait y avoir une stabilisation et même une légère hausse en 2021.
Crise sanitaire oblige, l’ambiance sur le marché de l’immobilier et de l’investissement s’est nettement dégradée. Un récent sondage effectué par EY Real Estate révèle que 76 % des entreprises du secteur immobilier s’attendent à une baisse du volume des investissements cette année. À l’inverse, 4 % tablent sur une hausse. Les personnes interrogées estiment que les biens immobiliers résidentiels et logistiques résistent le mieux à cette crise.
En début d’année, 55 % des acteurs du secteur immobilier résidentiel tablaient sur des prix en hausse. Depuis, ils ne sont plus que 16 %. Même constat dans l’immobilier de bureau : 73 % s’attendent maintenant à une baisse des prix contre 2 % au début de l’année. Les biens immobiliers du commerce de détail risquent également de lourdes conséquences. En raison des nombreuses fermetures de commerces, les prédictions d’une baisse des prix sont passées de 38 % à 87 %. Le secteur de l’hôtellerie est également un sujet de préoccupation. Au début de l’année, les acteurs misaient sur une stagnation des prix. Désormais, 95 % s’attendent à une baisse.
Les Français préfèrent des biens résidentiels au calme et proches de la nature
Tout comme en Allemagne, le secteur immobilier en France va aussi dépendre de l’intensité de la reprise économique après la crise du coronavirus. En toute vraisemblance, il va se situer sous le million de transactions enregistrées en 2019. Les secteurs les plus touchés sont le commerce de détail, l’hôtellerie et la restauration ainsi que les résidences pour seniors, qui représentent un cinquième du marché immobilier.
Selon une étude menée par le promoteur Capelli, il semble néanmoins que 57 % des Français poursuivent leurs projets immobiliers personnels. L’incertitude économique pourrait juste les mener à retarder l’achat d’un logement plus grand. Une hausse des taux d’emprunts pourrait enfin freiner l’achat de biens immobiliers résidentiels. À l’avenir, un Français sur trois préférera opter pour un bien immobilier au calme et proche de la nature. 17 % estiment même que la proximité avec leur lieu de travail a moins d’importance.
Quels seront les biens immobiliers les plus recherchés à l’avenir ?
Si la demande en biens immobiliers résidentiels remonte à nouveau, les vendeurs des deux pays se verront sans doute confrontés à de nouvelles préférences. Après la difficile expérience du confinement, de nombreux acquéreurs donneront plus d’importance à la présence d’une pièce pour travailler et d’un extérieur (balcon, terrasse ou jardin).
Dans l’immobilier de bureaux, la conception d’espaces plus vastes va également prendre de l’ampleur. Il faudra attendre pour mesurer l’importance de la modification des habitudes de travail en réponse aux nouvelles réglementations liées au télétravail. Les prix de l’immobilier de bureau en zones urbaines pourraient pâtir d’une baisse temporaire.
Auteur : Jitka MENCL-GOUDIER
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