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Les PME constituent le pilier central de l’économie, tant en Allemagne qu’en France.

Comparaison des PME : faits et chiffres en Allemagne et en France

Les PME constituent le pilier central de l’économie, tant en Allemagne qu’en France. Bien qu’elles partagent de nombreuses similitudes, les PME des deux pays se différencient en termes de structure et d’impact économique.

Les petites et moyennes entreprises (PME) constituent le pilier central de l’économie, tant en Allemagne qu’en France. Bien qu’elles partagent de nombreuses similitudes, les PME des deux pays se différencient en termes de structure et d’impact économique.

Conformément à la définition de l’Union européenne, une PME est une entreprise qui emploie moins de 250 personnes et qui génère un chiffre d’affaires annuel ne dépassant pas 50 millions d’euros, ou dont le total du bilan n’excède pas 43 millions d’euros.

L’importance des PME en France et en Allemagne

Une différence notable entre la France et l’Allemagne réside dans la prédominance du Mittelstand en Allemagne, terme qui désigne les PME employant entre 50 et 249 salariés. Ces entreprises, souvent familiales et ancrées dans une longue tradition, sont généralement plus grandes que leurs homologues dans d’autres pays de l’Union européenne.

Cela se reflète dans le nombre moyen d’employés : en 2022, les PME allemandes comptaient en moyenne 6,8 salariés, ce qui en fait les plus importantes en termes de main-d’œuvre au sein des pays de l’UE (contre 2,7 salariés en moyenne pour les PME françaises) (source : IFM Bonn).

À l’inverse, en France, les très petites entreprises (TPE), employant moins de 10 salariés, représentent une part plus importante du tissu économique. Les entreprises de taille moyenne y jouent un rôle moins significatif. Par ailleurs, en France, les grands groupes dominent traditionnellement la scène internationale, tandis que les petites entreprises se concentrent principalement sur le marché intérieur.

Différences dans la structure économique

Une distinction majeure entre l’Allemagne et la France réside dans la répartition sectorielle des PME. En Allemagne, les PME sont traditionnellement fortement implantées dans le secteur industriel, tandis qu’en France, ce sont les services et le commerce qui prédominent. Les PME allemandes jouent un rôle clé dans des secteurs exportateurs comme la construction mécanique, l’industrie automobile et la chimie. Le Mittelstand allemand se distingue par sa spécialisation et son fort potentiel d’innovation, contribuant ainsi à la compétitivité internationale du pays.

En France, les PME sont principalement orientées vers le marché intérieur, avec une présence plus limitée dans l’industrie manufacturière par rapport à l’Allemagne. Toutefois, l’influence croissante des start-ups et des entreprises technologiques, soutenues par des initiatives comme « La French Tech », contribue de plus en plus à l’innovation et au développement du secteur technologique.

Les défis de l’avenir

Les deux pays font face à des défis communs, tels que la numérisation, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et la concurrence internationale. Toutefois, l’impact de ces enjeux diffère entre l’Allemagne et la France.

En Allemagne, les PME rencontrent davantage de difficultés à opérer leur transformation numérique. Alors que les grandes entreprises investissent déjà massivement dans les technologies digitales, les petites structures manquent souvent des ressources, tant financières qu’humaines, pour suivre cette évolution. La pénurie de main-d’œuvre qualifiée, particulièrement dans les secteurs clés comme l’informatique et l’ingénierie, aggrave ces difficultés et risque de peser sur la compétitivité à long terme.

En comparaison, les PME françaises, bien que plus enclines à adopter les technologies numériques, se heurtent également à des difficultés similaires en matière de recrutement de personnel qualifié. Par ailleurs, l’économie française étant plus dépendante des dynamiques nationales, ces entreprises se révèlent plus vulnérables aux fluctuations économiques internes.

L’avenir des PME en France et en Allemagne repose en grande partie sur leur capacité à surmonter les défis de la mondialisation et de la numérisation. Les PME allemandes devront prioritairement accélérer leur transition numérique, tandis que les PME françaises gagneraient à renforcer leurs stratégies d’internationalisation. Dans les deux pays, les pouvoirs publics s’engagent de plus en plus à soutenir ces entreprises à travers des politiques visant à renforcer leur compétitivité sur la scène internationale.

Auteure : Jitka Mencl-Goudier

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