Davantage de visioconférences, moins de voyages à l’étranger : la pandémie du coronavirus a fortement réduit le nombre de voyages d’affaires, tandis que les contrôles de passeports renforcés, les nouvelles normes d’hygiène dans les avions et les tests sanitaires à la frontière ont modifié le comportement des voyageurs. Le coronavirus va-t-il transformer durablement le monde des voyages d’affaires ? Quelle sera la situation de ce marché une fois la crise terminée ?
Les visioconférences, une alternative aux voyages d’affaires ?
Les visioconférences sont, sans aucun doute, responsables d’économies non négligeables. Pendant le confinement, de nombreuses entreprises ont prouvé qu’elles pouvaient très bien fonctionner avec des contacts exclusivement virtuels. Néanmoins, à plus long terme, certaines grandes entreprises internationales, mais également de nombreuses PME, plus particulièrement les PME exportatrices, demeurent dépendantes des voyages d’affaires. Les affaires ne pourront pas éternellement se dérouler sur Zoom. Les échanges personnels entre l’Homme et l’entreprise restent essentiels et ne pourront pas être durablement remplacés par des méthodes de communication purement virtuelles.
En Allemagne, un grand besoin d’offres de mobilité à l’avenir
En 2019, l’Allemagne a dénombré 195,4 millions de voyages d’affaires. Au total, les entreprises allemandes et les institutions publiques y ont consacré un budget de 55,3 milliards d’euros. (Source : Verband Deutsches Reisemanagement, VDR)
Le VDR a récemment interrogé ses membres (des entreprises commerciales et des organisations ou des institutions effectuant des voyages d’affaires) à propos du marché des voyages d’affaires. Ce sondage révèle que le besoin d’offres de mobilité va rester élevé à l’avenir : 60 % des personnes interrogées s’attendent à une baisse de 30 % du nombre des voyages d’affaires dans leur entreprise. Aujourd’hui, seulement 1,2 % des entreprises a totalement interdit les voyages d’affaires sans tenir compte du motif. Enfin, 27,9 % des personnes interrogées estiment qu’il est impératif d’effectuer à nouveau plus de voyages d’affaires dans leur entreprise. À l’avenir, la nécessité des voyages sera contrôlée au plus près par 49,4 % des entreprises interrogées. Enfin, 50,6 % s’attendent à ce que les coûts des voyages d’affaires augmentent significativement dans le futur.
54 % des Français considèrent les voyages d’affaires indispensables
Selon un sondage de l’institut Opinion Way à propos des voyages d’affaires en France et à l’étranger, 16 % des voyages d’affaires sont actuellement totalement interdits dans les entreprises françaises. Sans réelle surprise, ce chiffre augmente à 46 % pour les voyages à l’étranger. 54 % des collaborateurs interrogés pensent toutefois que les voyages d’affaires restent nécessaires et indispensables. Malgré la pandémie, 85 % des Français seraient prêts à partir en voyages d’affaires en France, 70 % dans les territoires d’outre-mer et 72 % en Europe. Ils accepteraient de se déplacer en véhicule de location (81 %), en train (78 %) et en avion (74 %).
Pour limiter et sécuriser les voyages d’affaires dans le contexte de la Covid-19, les entreprises françaises privilégient diverses mesures, comme les visioconférences (64 %), une anticipation maximale des voyages (61 %) et le choix de liaisons directes (57 %). Pour les voyages en train ou en avion, des correspondances peuvent être supprimées au dernier moment. Une anticipation maximale permet aux entreprises de s’assurer à l’avance que le voyage ne puisse pas être effectué en voiture ou si une visioconférence ne serait pas une meilleure option.
Auteur : Jitka MENCL-GOUDIER
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