En 2022, à la maison, en voyage d’affaires ou dans un espace de travail partagé, environ 1,9 milliard de personnes feront du télétravail, estime le Global Mobile Workforce Forecast de Strategy Analytics. Cela correspond à 42,5 % de l’ensemble des employés dans le monde. Cette augmentation s’explique par de nouvelles évolutions dans le hardware, des processus de travail devenus numériques et des connexions internet plus rapides. Beaucoup de travailleurs apprécient la souplesse du télétravail en déplacement, mais surtout une meilleure compatibilité entre la vie de famille et le travail. Sa mise en place dépend toutefois des bases juridiques dans l’entreprise, du domaine d’activité, du matériel nécessaire et des accords individuels.
Le télétravail en Allemagne se heurte à une barrière culturelle
Le télétravail est de plus en plus apprécié par les entreprises allemandes de plus de cinquante employés. 26 % des employés font du télétravail partiel ou total alors qu’ils n’étaient que 19 % il y a six ans. Ce constat émane d’une étude de l’Institut sur le Marché du Travail et de Recherche sur les Métiers (Institut für Arbeitsmarkt und Berufsforschung : IAB) en collaboration avec le Centre européen pour le Développement de l’Économie Leibnitz.
Selon l’Institut allemand de Recherche économique (Deutsches Institut für Wirtschaftsforschung : DIW), un Allemand sur trois souhaite travailler à la maison, au moins de temps en temps. L’Allemagne demeure toutefois un pays où la culture de la présence reste importante au travail. L’Allemagne fait donc moins appel au télétravail que la moyenne européenne. Elle se positionne nettement derrière la France ou les pays scandinaves. La part relativement élevée de travailleurs « non connectés » correspond à la forte empreinte industrielle du pays. En 2015, la part des travailleurs mobiles sur ordinateur en Allemagne n’était que de 19,8 %.
Le télétravail en France facilité par l’État
En 2018, 29 % des employés en France ont fait du télétravail, soit 4 % de plus que l’année précédente, d’après une étude de Malakoff Médéric Humanis. Ce phénomène s’explique en partie par les évolutions législatives. L’ordonnance Macron du 22 septembre 2017 a très largement simplifié le télétravail. Ainsi, il n’est plus nécessaire d’effectuer une modification du contrat de travail. En cas de télétravail occasionnel, un accord tacite suffit. Les cadres français (68 %), les collaborateurs dans l’ingénierie, l’informatique et le conseil (60 %) et le secteur des services (49 %) sont les plus nombreux à travailler à distance. Ils vivent plutôt en région parisienne (44 %).
La sécurité et la protection des données sont indispensables
La sécurité et la protection des données sont impératives dans le télétravail. Les prescriptions du règlement relatif à la protection des données s’appliquent au télétravail exactement comme au bureau. Parmi les critères les plus importants se trouvent le cryptage lors des transmissions de données, la protection contre les virus, le pare-feu et l’authentification multiple. Si dans le cadre du cloud computing, des données sont stockées sur des serveurs étrangers, il est important de savoir comment la sécurité y est garantie. S’y ajoutent des mises à jour régulières du système d’exploitation et de tous les autres programmes. Une authentification par mot de passe, sur tous les terminaux, contre les accès non autorisés est tout aussi indispensable que des sauvegardes automatisées.
Il est nécessaire de régler les bases juridiques, notamment les prescriptions concernant la protection des données et le travail à distance dans les lieux publics. Un accord d’entreprise ou un accord de service est éventuellement nécessaire. En Allemagne, il faut y ajouter un accord individuel avec le supérieur direct.
Auteur : Jitka MENCL-GOUDIER
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