Les élections européennes auront lieu en juin. Regards croisés des citoyens français et allemands sur l’UE, intérêt européen, et enjeux majeurs.
Les élections européennes auront lieu en juin. Regards croisés des citoyens français et allemands sur l’UE, intérêt européen, et enjeux majeurs.
Les répercussions du changement climatique, l’essor des flux migratoires, une crise financière mondiale, la pandémie de Covid-19 et le conflit ukrainien ont laissé des traces profondes au cours des dernières années. À l’approche des élections européennes du 6 au 9 juin, il est manifeste que ces crises ont durablement influencé le paysage politique. Les sondages les plus récents indiquent un renforcement des camps politiques, tant à droite qu’à gauche. Ils prévoient une montée en puissance des partis d’extrême droite, qui adoptent une rhétorique anti-immigration, dans de nombreux grands pays de l’UE, dont la France et l’Allemagne.
La question de la migration occupe une place centrale en Allemagne
Selon une étude publiée en janvier par l’European Council on Foreign Relations (ECFR), les élections européennes de juin pourraient être marquées par un affrontement entre les citoyens les plus sensibles aux enjeux liés au changement climatique et ceux qui expriment des craintes quant à la préservation de leur identité nationale et culturelle face à l’immigration.
L’Allemagne se distingue en tant que seul pays où une proportion importante des personnes interrogées (31 %) identifie la migration comme le principal problème parmi les crises actuelles. En revanche, la France accorde une préoccupation prépondérante à l’évolution de la crise climatique (27 %).
L’étude de l’ECFR repose sur une enquête menée auprès de participants issus de onze pays européens, incluant neuf États membres de l’UE ainsi que le Royaume-Uni et la Suisse.
Selon l’enquête « L’ambiance avant les élections européennes de 2024 » de la Konrad-Adenauer-Stiftung, l’appréciation globalement positive de l’Union européenne reste stable en Allemagne. D’après ce sondage, près de la moitié des Allemands expriment leur confiance envers l’UE, tandis qu’une proportion similaire a une perception globalement favorable de l’Union européenne. Par ailleurs, l’approbation de l’appartenance de l’Allemagne à l’UE demeure élevée, avec 70 % des sondés considérant cette appartenance comme bénéfique. De plus, plus de 70 % se réjouissent de l’unité européenne au sein de l’UE. Cependant, un tiers des personnes interrogées estiment que l’UE ne sert pas principalement les intérêts des citoyens.
61 % des citoyens français se considèrent européens
Pour les Français, les enjeux prédominants des élections européennes de cette année sont principalement l’amélioration du pouvoir d’achat et la lutte contre l’inflation (45 %), suivis de près par les préoccupations concernant l’immigration (38 %), la lutte contre le changement climatique et la préservation de l’environnement (30 %), ainsi que la lutte contre le terrorisme (30 %). Ces conclusions émanent d’une étude réalisée par la société d’études de marché et de conseil Elabe.
L’étude révèle également qu’à quelques mois des élections, l’intérêt pour les élections européennes demeure modéré. En effet, seuls 47 % des personnes interrogées déclarent s’y intéresser, parmi lesquelles 36 % se disent plutôt intéressées et 11 % très intéressées. Les opinions des Français et Françaises sont de plus en plus partagées concernant les avantages de l’appartenance de la France à l’Union européenne. En effet, 47 % des personnes interrogées (soit une augmentation de 8 points par rapport à janvier 2022) estiment que cette appartenance présente autant d’avantages que d’inconvénients. À plus long terme, on observe une tendance à la baisse de l’opinion selon laquelle les inconvénients surpassent les avantages (passant de 40 % en mars 2016 à 30 % aujourd’hui), au profit d’une perception équilibrée (de 34 % à 47 % aujourd’hui).
Auteure : Jitka Mencl-Goudier
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