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Outre la pérennisation de la main-d’œuvre qualifiée et la numérisation, le règlement de la succession d’entreprises est actuellement l’un des principaux défis auxquels sont confrontées les PME allemandes et françaises.

PME : succession d’entreprises et changement de génération dans les entreprises allemandes et françaises

Outre la pérennisation de la main-d’œuvre qualifiée et la numérisation, le règlement de la succession d’entreprises est actuellement l’un des principaux défis auxquels sont confrontées les PME allemandes et françaises. L’une des conséquences de l’évolution démographique est l’augmentation croissante des transmissions d’entreprises à venir. Ainsi, 227 000 propriétaires de petites et moyennes entreprises en Allemagne envisagent de passer la main d’ici la fin 2020. En France, plus de 600 000 chefs d’entreprises vont se chercher un successeur au cours des 10 prochaines années.

Pour les PME allemandes, la relève des chefs/cheffes n’est pas assurée

En Allemagne, un propriétaire d’entreprise sur cinq a plus de 60 ans et il y a de moins en moins de personnes souhaitant s’établir à leur compte. En ce qui concerne la succession d’entreprises, la plupart des dirigeants misent sur des membres de la famille ou sur des solutions externes, comme le montre une analyse spécifique du panel PME de la KfW en 2018. Or, quand on recherche des successeurs extérieurs, le principal obstacle auquel on se heurte est le manque de jeunes entrepreneurs. Selon la KfW, quelque 227 000 propriétaires d’entreprises souhaitent passer la main d’ici la fin 2020.

Traditionnellement, les successions d’entreprise en Allemagne se font au sein de la famille. Toutefois, l’enquête de la KfW a montré un changement important en 2018 : 45 % seulement des dirigeants souhaitaient encore transmettre leur entreprise à un membre de la famille, alors qu’ils étaient encore 54 % en 2017.

Les bourses de la transmission en soutien à la succession d’entreprises

De plus en plus de chefs d’entreprise ont recours à des bourses de la transmission pour la succession de leur société. Le ministère fédéral de l’économie offre tout un ensemble de services d’information et de soutien pour la succession d’entreprises par le biais de l’initiative «nexxt», articulée autour de la bourse de la transmission www.nexxt-change.org, qui permet de nouer gratuitement des contacts.

En France, 75% des PME cédées le sont à des acquéreurs extérieurs

Chaque année, 75 000 entreprises sont vendues en France, dont environ 15 000 de taille moyenne et 45 000 petites entreprises (observatoire.bpce.fr). Parallèlement, quelque 30 000 disparaissent faute de repreneur.

Le baromètre des transmissions des PME de la CNCFA (Compagnie Nationale des Conseils en Fusions et Acquisitions), en collaboration avec Epsilon Research, indique que les chefs d’entreprise français ne privilégient pas la transmission familiale. En 2018, elles ne représentaient que 25% de l’ensemble des successions, 75% des entreprises de taille moyenne étant cédées à des acquéreurs extérieurs.

Nouvelles réformes pour soutenir la transmission d’entreprises en France

L’une des dernières grandes réformes du droit commercial français, la loi « Pacte », vise à simplifier la création d’entreprise, à en encourager le développement et à en soutenir la transmission. En effet, le pacte Dutreil permet, sous certaines conditions, de faire bénéficier la transmission des titres (parts ou actions) d’une entreprise familiale d’une exonération de droits de mutation à concurrence de 75% de sa valeur.


Auteur : Jitka MENCL-GOUDIER
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